ÉDITORIAL
LE VENDÉE GLOBE, MÉTAPHORE DE L’EUROPE DES VACCINS ?
Par Éric Gibert - Président de la FFR
Incroyable cette course de marins sympathiques compétents compétiteurs mus par une passion : la mer. Ils se préparent longtemps à l’avance, s’équipent avec les moyens financiers dont ils peuvent disposer pour acquérir les meilleurs bateaux, les technologies les plus affûtées pour certains, pour d’autres des matériels plus classiques mais qui ont fait leurs preuves.
Tous doivent partir en solitaire, se débrouiller tout seul et faire le tour du monde en 80 jours comme dirait Jules Verne et tentent de battre le record des 75 jours.
Et dès le départ, si certains ont des avaries et reviennent au port pour réparer, tous ou presque repartent avec la même volonté de réussir pour une course de longue haleine dont ils savent à l’avance que rien n’est joué.
Tous se sont débrouillés avec leurs petits et leurs gros pépins, tracent leur meilleure route, et cette course marathon maritime se termine en régate tellement leurs compétences sont proches. Chacun a la même volonté de réussir de tenter de battre l’autre mais toujours avec respect.
Car cette communauté de marins est prête à tout lâcher pour sauver leurs copains, leurs potes en dérive, dans un décor chahuté par les intempéries, les imprévus et les aléas.
Personne ne discutera le temps compensé à l’arrivée qui pourtant pourrait être mal vécu.
Certains ont réussi avec des réparations improbables avec des dégâts parfois incroyables mais tous sont heureux sur la ligne d’arrivée et se congratulent d’avoir réussi un tel exploit.
L’Europe, c’est un peu cette bande de marins audacieux et compétiteurs, solidaires et unis pour aider leurs partenaires dans un projet européen. L’épidémie Covid-19 est son Vendée Globe.
Dans cette compétition, dès le départ, on retrouve le vieux briscard des mers que tout le monde connaît et dont tout le monde se méfie : le solitaire qui sait utiliser toutes les panoplies possibles et même un peu borderline pour atteindre ses objectifs, le riche qui dispose de moyens colossaux mais qui accepte de partager. Tous s’équipent au mieux et en fonction de leurs forces.
Certains plus puissants que d’autres mais qui gardent une grande confiance dans une technologie rassurante et efficace mais pas complètement sûrs de leur rapidité et de leur fiabilité sur le long terme et puis il y a cet autre bateau, plus petit mais très bien équipé et sophistiqué. Il aime partir en vigie dans la tempête et prévient des écueils en traçant les bonnes routes.
Tous souhaitent se retrouver à la fin du périple, pour faire la fête, en ayant fait le meilleur pour leur population sans oublier les autres.
L’Europe doit garder en elle cette solidarité, ce désir de se surpasser, de réaliser le meilleur et de nous emmener vers un avenir solide et apaisé.
L’avenir du monde est là, le monde entier nous regarde avec cette envie, ce désir d’amitié solide confiante et efficace qui fait la force de l’Europe.
Sachons méditer...
Éric Gibert
Président de la FFR