DR ÉRIC GIBERT, CO-PRÉSIDENT DE LA JNRL

ASSOCIER BIEN-ÊTRE ET PERFORMANCE

Bonjour à tous,

C'est le retour des vacances après un bel été rythmé par les Jeux olympiques et paralympiques. L'enthousiasme communicatif et cette ambiance ont été un véritable rayon de soleil. Ces J.O nous ont permis de découvrir des sports connus et moins connus, de
jeunes athlètes venus se confronter avec les meilleurs de tous les pays du monde. C'est d'ailleurs pour la première fois dans bon nombre de disciplines, notamment en athlétisme, que les pays européens et américains ne dominent plus comme avant.
Ces athlètes ont beaucoup investi de leur temps, travaillé dur, et nombreux ont vu leurs efforts récompensés. Pour en arriver là, il a fallu parfois investir plus de deux ans à l'avance en rigueur, accumuler des heures d'entraînement en solitaire ou en groupe puis se confronter avec d'autres pour acquérir leur place dans leurs équipes nationales.
Certains de ces champions ont même poursuivi ces entraînements, jusqu'à un âge déjà avancé, comme Teddy Riner ou Nicolas Karabatic ou Miljain Lopez, lutteur cubain de 42 ans, invincible en cinq olympiades.
Léon Marchand, qui s'est exilé aux États-Unis pour acquérir auprès de l'entraîneur mythique de Michael Phelps, Bob Bowman, tout ce qu'il pouvait pour devenir à 22 ans, le meilleur nageur de ces JO, tout comme son alter ego féminin, la nageuse américaine Katie Ledecky. Nous avons d'ailleurs appris que plusieurs de nos nageurs et nageuses partiront aux États-Unis pour acquérir ce qui leur manque, afi n d'accéder au podium. Nous avons aussi pu entendre les propos de notre vice-championne olympique du 100 mètres haies Cyréna Samba-Mayela, à qui on a posé la question, de ce souhait de partir aux États-Unis. Sa réponse fut très claire, 3 éléments en sont les principaux moteurs :

• Une augmentation notable des heures d'entraînement et la découverte de cette intensité (ce que Philippe Lucas avait imposé à Laure Manaudou, avant qu'elle ne devienne la grande championne).
• S'entraîner et se confronter aux champions locaux de haut niveau, sans se mettre de pression.
• Le contexte des universités américaines qui captent d'excellents nageurs ou d'excellents athlètes de très haut niveau et permettent à chacun de trouver sa place sans prise de tête.                                                                  

Bob Bowman explique : « Avec Léon Marchand, je mets un peu plus de conditionnel dans mes phrases parce que je me suis rendu compte que les
choses devaient venir de lui-même, par lui-même, pour qu'il donne son meilleur ».                                                                                             

Bien sûr, certains ne comprennent pas une telle démarche, mais il y a ici une forme de paradoxe entre ce que ces jeunes athlètes qui sacrifient beaucoup de leurs jeunes années pour un sport qu'ils aiment, et dans lequel ils veulent acquérir le meilleur et ce que nous rencontrons dans nos pratiques professionnelles. Il y manque une dimension que les Américains connaissent bien, c'est celle de se faire plaisir et de ne pas trop se poser de questions. Les basketteurs américains LeBron James et Michael Jordan, ont évoqué l'importance d'intégrer l'échec comme un élément de la réussite future.
Thomas Sammut, préparateur mental de nos nombreux champions notamment de Florent Manaudou et Léon Marchand, expliquait en interview : « Quand on a voulu associer le bien-être à la performance, tout le monde s'est moqué de nous » pourtant persuadé que c'est la clé du succès.
La fédération de tennis de table l’a bien compris car elle a mis en oeuvre des moyens à Montpellier afin de ne pas extraire les frères Lebrun de leur milieu familial et leur donner ainsi toutes les chances de s'épanouir sportivement.
Certes il est nécessaire de disposer d'un environnement personnel, familial,privé, réconfortant et stabilisateur, et c'est d'ailleurs ce que beaucoup d'athlètes reconnaissent eux-mêmes, mais cet élément indispensable doit permettre aussi d'investir le meilleur pour atteindre l'excellence avec plaisir. Ces Jeux olympiques auront peut-être permis aux Français de comprendre qu'on peut trouver du plaisir à s'investir plutôt que du ressentiment dans toutes les activités que l'on souhaite mener pour donner du sens à sa vie

J'aurai plaisir à vous retrouver aux JNRL le samedi 28 septembre dans les salons de l'Aveyron à Bercy Village. Un programme alléchant que vous pourrez détailler sur le site Internet www.Congres-JNRL.fr vous y attend !